- ÉNURÉSIE
- ÉNURÉSIEÉNURÉSIESymptôme pédiatrique fréquent qui constitue un des troubles du contrôle sphinctérien, l’énurésie consiste en émissions involontaires et inconscientes d’urine, nocturnes et même diurnes. Il s’agit d’un désordre fonctionnel, distinct de l’incontinence d’origine organique qui tient à une lésion précise, mécanique, nerveuse ou inflammatoire. Le phénomène est remarqué à partir de l’âge (trois ans environ) où la maturité physiologique devrait être acquise; le manque de contrôle de l’émission urinaire persiste alors, ou réapparaît par périodes; mais cela ne pose vraiment problème qu’à partir de l’âge de cinq ou six ans, lorsque commence la vie sociale de l’enfant. On distingue l’énurésie primaire, qui consiste en un retard du contrôle sphinctérien (elle est la plus fréquente: 75 à 80 p. 100 des cas), et l’énurésie secondaire, celle qui apparaît après une période, plus ou moins longue, pendant laquelle l’enfant a été propre. Plus fréquente chez les garçons que chez les filles (respectivement de l’ordre de 10 p. 100 et 9 p. 100 de la population globale), l’énurésie peut être uniquement nocturne (65 p. 100), soit nocturne et diurne (32 p. 100), soit diurne seulement (3 p. 100).L’acquisition de la maîtrise sphinctérienne nécessitant une triple maturation, anatomique, neurologique et affective, on peut voir dans l’énurésie un trouble en quelque sorte psychosomatique, un symptôme qui a pour origine un conflit. Celui-ci peut s’expliquer de différentes manières, soit que le fait d’être ou de rester «sale» prenne une signification oppositionnelle, de manière analogue aux conduites anales, le refoulement de l’agressivité se trouvant levé dans la miction comme dans le rêve, soit que le fait d’uriner reste une valeur phallique en rapport avec le problème de la castration, soit encore en raison d’antécédents parentaux, mais selon un jeu identificatoire avec le parent qui a été énurétique, et non du fait de l’hérédité elle-même.L’énurésie se rencontre chez les enfants qui sont opposants ou de type pervers (c’est-à-dire chez ceux qui attachent beaucoup de prix aux «bénéfices secondaires»), chez les sujets ayant des problèmes vésicaux (mais le facteur affectif reste ici prédominant), chez les névrosés, chez la fillette durant la période œdipienne (le symptôme ayant alors le sens de revendication phallique), chez certains adolescents demeurés passifs malgré une vie par ailleurs bien intégrée ou chez des jeunes filles affectées d’une certaine peur de la féminité.Le traitement de l’énurésie présuppose un minutieux examen somatique et psychique; il doit bannir toutes méthodes coercitives ou culpabilisantes, tout en visant essentiellement à guérir le sujet de sa passivité, ce qui nécessite parfois le secours d’une psychothérapie.énurésien. f. MED Incontinence d'urine, le plus souvent nocturne.⇒ÉNURÉSIE, subst. fém.Incontinence d'urine, le plus souvent nocturne, se produisant sans qu'il y ait lésion organique. Le docteur Vincendeau, de Bordeaux, nous parle de « l'action remarquable de la vitamine E » (...) L'énurésie infantile peut aussi être un succès de ce traitement (R. SCHWARTZ, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 67).Rem. QUILLET 1965, ROB. Suppl. 1970, Lar. Lang. fr. enregistrent l'adj. énurétique. Qui est sujet à l'énurésie. Enfant énurétique (ROB. Suppl. 1970).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1803 (BOISTE). Dér. du gr.
proprement « uriner dans » c'est-à-dire « ne pouvoir retenir son urine »; cf. lat. sc. enuresis 1800 W. CULLEN, Nosology, 173 ds NED Suppl.2 Fréq. abs. littér. :1.
énurésie [enyʀezi] n. f.❖♦ Méd. Émission involontaire et inconsciente d'urine. || Énurésie nocturne des enfants. ⇒ Incontinence.❖DÉR. Énurétique.
Encyclopédie Universelle. 2012.